Choix des graminées fourragères et des mesures d’atténuation du stress thermique des vaches sur les fermes laitières québécoises dans un contexte de changements climatiques


  • Période: 2016-01-01 2018-12-31

Mot(s) Clé(s)

Lait Environnement Bien-être

 

Informations complémentaires

Ce projet est financé par Ouranos et le Fonds vert. Merci aux partenaires : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Lactanet et IRDA.

Présentation du projet

Contexte
La production laitière fait partie intégrante de la vitalité économique et sociale du Québec en générant 6,15 milliards de dollars au PIB canadien et en créant 82 661 emplois. L’agriculture est reconnue comme étant l’activité économique d’envergure la plus dépendante du climat. D’ailleurs, de nombreux travaux antérieurs ont démontré les effets potentiels du climat sur les cultures et sur les performances des vaches laitières. Toutefois, peu de travaux se sont intéressés aux stratégies d’adaptation à envisager au Québec dans un contexte de changements climatiques. L’adaptation aux changements climatiques de la filière laitière québécoise est essentielle afin de limiter les impacts négatifs et de bénéficier des conséquences positives leur étant associés dans le but ultime d’optimiser la durabilité des fermes laitières québécoises dans le futur.

Objectif du projet

  • Évaluer les répercussions potentielles des changements climatiques sur les nouvelles recommandations d’associations fourragères ainsi que sur les performances des vaches dans les fermes laitières du Québec.

Démarche

  • Élaboration et mise en ligne d’une enquête permettant de développer des connaissances sur les perceptions des producteurs laitiers québécois sur les changements climatiques.
  • Projections des rendements et de la valeur nutritive des associations fourragères actuellement recommandées sur les fermes laitières québécoises sous les conditions tirées de six scénarios climatiques. Les simulations ont été conduites pendant trois horizons temporels (1971‒2000; 2020‒2049; 2050‒2079) sur une ferme laitière virtuelle typique de la région du Bas‐Saint‐Laurent (BSL) et sur une ferme laitière virtuelle typique de la région de la Montérégie (MON).
  • Ces régions ont été choisies pour leur contribution relative à la filière laitière québécoise et puisqu’elles permettent des comparaisons climatiques contrastées.
  • Évaluation technico économique et environnementale (bilans azote et phosphore, gaz à effet de serre) des différentes associations fourragères sur les deux fermes laitières virtuelles types pour les horizons temporels mentionnées précédemment.
  • Recensement de littérature sur les stratégies permettant de minimiser l’impact des température et humidité élevées (stress thermique) sur les performances des vaches laitières. 
  • Caractérisation des conditions environnementales de six fermes laitières moyennes québécoises afin de déterminer si les conditions climatiques mesurées pendant l’été sont en mesure de provoquer un stress thermique chez la vache laitière.
  • Modélisation des impacts actuels des journées avec un indice de température‐humidité élevé (stress thermique) sur les performances des vaches laitières québécoises.
  • Projections des impacts des conditions climatiques futures (2020‒2049; 2050‒2079) tirées de six scénarios climatiques sur les performances des vaches laitières et des performances technico‐économiques des fermes laitières québécoises.
  • Modélisation de l’impact économique de l’implantation de stratégies visant à minimiser les conséquences négatives associées aux journées avec un indice de température‐humidité élevé (stress thermique) sur les performances des vaches laitières.

Résultats
Les résultats de l’enquête menée auprès de 194 producteurs laitiers québécois en 2016 a démontré que certains impacts associés aux changements climatiques sont actuellement déjà perceptibles dans le Sud de la province. Les producteurs questionnés anticipaient un impact plus important des changements climatiques sur les champs que sur les animaux. D’ailleurs, la majorité des répondants considérait que l’état actuel de leur étable permettrait de mitiger les impacts potentiels des changements climatiques sur les animaux. Les projections des rendements et la valeur nutritive des associations fourragères sur les fermes laitières virtuelles types du BSL et de la MON dans les deux horizons futurs ont indiqué que l’association fétuque des prés et luzerne obtenait les rendements les plus élevés alors que l’association brome de prés et luzerne obtenait le plus haut niveau de protéines brutes. Les rendements supérieurs de l’association fétuque élevée et luzerne lui permettent d’obtenir les bénéfices nets les plus élevés au BSL alors que l’association brome et luzerne obtient les meilleurs résultats en MON. C’est d’ailleurs ces deux mêmes associations qui permettent d’obtenir les bilans azote et phosphore les plus faibles dans leur région respective. Finalement, les GES sont comparables entre toutes les associations. La revue de littérature concernant les stratégies permettant de minimiser les impacts du stress thermique sur les performances des vaches laitières a permis d’établir que les ventilateurs de recirculation sont une technologie de refroidissement prometteuse en contexte québécois. La caractérisation des conditions climatiques des fermes étudiées a démontré que l’indice de température‐humidité estivale moyen était en mesure de provoquer un stress thermique chez la vache laitière. De plus, nos résultats ont démontré que l’accumulation de journée avec un indice de température‐humidité supérieur à 65 (indicateur de stress thermique) était associée avec une diminution de la production quotidienne de gras et de protéines du lait des vaches laitières. Les productions de gras et de protéines projetées dans le futur (2020‒2049; 2050‒2079) sous six scénarios climatiques étaient inférieurs à celles obtenues pendant une période de référence (1971‒2000) indiquant que les performances des animaux pourraient diminuer dans le futur si aucune stratégie de mitigation n’est mise en place. Ces diminutions se sont traduits par des pertes monétaires pouvant atteindre un maximum de 583 et 574 $/vache/an au BSL et en MON respectivement. Ultimement, l’ajout de ventilateurs de recirculation s’est avéré profitable pour les producteurs laitiers du BSL et de la MON pour les deux horizons temporels futurs considérés (2020‒2049; 2050‒2079). Pour sa part, l’ajout d’un système de brumisation était seulement profitable en MON pour les deux périodes futures.

Retombées pour l’adaptation
Jusqu’à maintenant, les stratégies permettant de s’adapter aux changements climatiques et de mitiger
leurs impacts négatifs en production laitière avait été peu traités au Québec. Les projets effectués
permettent de fournir des recommandations concrètes s’adressant aux gestionnaires des fermes
laitières et visant à optimiser la durabilité de la filière laitière québécoise.

Participants

Publication(s)

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