Historique
Aider les producteurs agricoles à effectuer des investissements éclairés
Au Québec, entre 2008 et 2013, les immobilisations en production animale ont chuté de 475 à 291 M$. Un réinvestissement majeur s’est toutefois amorcé depuis 2017 (+500 M$/an) afin de moderniser les installations d’élevage et d’accroître la compétitivité des fermes, notamment à l’égard de la santé et du bien-être animal et de l’empreinte environnementale dans un contexte de changements climatiques. Afin de soutenir les investissements, le Québec a besoin d’une main-d’oeuvre qualifiée, apte à conseiller adéquatement les quelques 10 500 producteurs. En raison de nombreux départs à la retraite et de l’absence d’une ressource universitaire spécialisée en infrastructures de production animale dans les dernières années dans la province, il existe présentement un manque flagrant d’experts en constructions agricoles et un accès limité à de l’information récente et objective afin d’aider les producteurs à faire des choix éclairés.
C’est pourquoi Sébastien Fournel, ing., Ph.D., alors chercheur postdoctoral au Département des sciences animales mais désormais professeur adjoint au Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval, s’est attardé dès l’automne 2016 à mettre sur pied un projet qui permettrait son embauche en vue de soutenir la formation, la recherche et le transfert en ingénierie de la production animale. Compte tenu des circonstances (relève qualifiée limitée, besoins colossaux en recherche et documentation désuète), la formule “Chaire de leadership en enseignement”, dont l’un des objectifs est de dispenser une formation mieux adaptée aux exigences du marché du travail qui évolue au rythme des avancées scientifiques et des innovations technologiques, apparaît rapidement comme la voie à suivre.
En janvier 2017, dans le cadre du Salon industrie et machinerie agricole de Québec (SIMAQ), le Dr Fournel rencontre plusieurs firmes de génie-conseil afin de leur présenter le projet. Les besoins étant criants, les premiers appuis sont vite confirmés. Des présentations aux dirigeants de consortium de recherche influents entre février et mai 2017 permet ensuite au projet de gagner en crédibilité grâce à leur soutien financier. Au cours de l’été 2017, plusieurs fédérations emboîtent le pas en devenant partenaires de la chaire. Grâce à ce momentum, d’importants équipementiers agricoles se joignent à l’aventure entre septembre 2017 et janvier 2018. Suit ensuite un long processus administratif interne visant à créer l’entité d’enseignement et de recherche et confirmer le titulaire. Au moment de son entrée en poste comme professeur en septembre 2018, le Dr Fournel rédige une demande de soutien financier au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ce n’est finalement qu’à l’hiver 2020 que le gouvernement confirme son appui, permettant du même coup le lancement officiel des activités pour les cinq prochaine années (jusqu’en 2024).
En vue d’assurer la pérennité du bâti d’élevage québécois, la chaire formera des ingénieurs en agroenvironnement et des agronomes spécialisés en infrastructures performantes et concurrentielles, intégrant les plus récentes normes en matière de bien-être animal et de respect de l’environnement. Les projets de recherche de la chaire incluront de nouveaux concepts en productions animales durables, telles que des aires d’exercice vertes pour bovins laitiers, des volières à faibles émissions pour poules pondeuses ou des systèmes de ventilation évolués pour poulets de chair et porcs. Les activités de la chaire fourniront également une documentation technique actualisée susceptible d’aider les producteurs à effectuer des investissements éclairés. Le perfectionnement des connaissances et des compétences de la relève universitaire ainsi que des acteurs du milieu touchera quatre axes : (1) systèmes de production évolués; (2) contrôle avancé de l’environnement; (3) gestion optimale des ressources et des effluents; et (4) efficacité énergétique et énergies alternatives. Selon les estimations, une optimisation du design des bâtiments et une utilisation judicieuse des équipements agricoles permettra de réduire de 1 % par année les coûts associés aux infrastructures.
Immobilisations (M$) par le secteur de l'élevage au Québec
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