Développement de stratégies optimales pour l'utilisation de litières à base de fumier en production laitière


  • Période: 2016-06-01 2019-03-31

Mot(s) Clé(s)

Lait Fumier Environnement Bien-être

 

Informations complémentaires

Ce projet est financé par Agriculture et Agroalimentaire Canada (Programme canadien d'adaptation agricole). Merci aux partenaires : CRSAD, IRDA, FRQNT, IUCPQUniversité de MontréalUniversité McGill, Lactanet, UQAR et MAPAQ.

Présentation du projet

La contribution économique de l’industrie laitière canadienne ne fait aucun doute et arrive, selon Statistique Canada, au deuxième rang de toutes les productions animales avec des recettes monétaires de six milliards $. Au Québec et en Ontario, la production laitière est la plus importante des productions animales et représente des recettes monétaires d’environ deux milliards $ pour chaque province. Les producteurs laitiers doivent répondre aux attentes des citoyens et des autorités gouvernementales, lesquelles dépassent les seules retombées économiques et incluent dorénavant les performances environnementale et sociale. Par conséquent, les Producteurs de lait du Canada (PLC) ont entrepris différentes initiatives afin de mieux répondre aux attentes non économiques des consommateurs. Entre autres, ils ont lancé le programme de certification pro Action fondé sur les principes HACCP et  qui regroupe six volets clés, soit la qualité du lait, la salubrité des aliments (Lait canadien de qualité), la traçabilité du bétail, le bien-être animal, la biosécurité ainsi que l'environnement.

Il y a de nombreuses années, afin de réduire les coûts et d’améliorer les conditions de confort et de bien-être des vaches, certains producteurs européens et américains ont adopté l'utilisation de la litière recyclée. Celle-ci est produite à l'aide de la séparation solide-liquide des déjections animales. Le solide est ensuite soit séché, composté, entreposé, chaulé ou directement retourné sous les animaux pour servir de litière. Au besoin, un peu de litière neuve peut y être ajoutée. Compte tenu du gain économique potentiel, la stratégie est depuis quelques années implantées dans d’importantes productions laitières américaines et, depuis peu, elle est utilisée par quelques producteurs en Ontario et au Québec. Récemment, des conseillers, des vétérinaires et des chercheurs se sont inquiétés de l’emploi de litière recyclée au Québec en raison des conditions de climat particulièrement changeante au niveau de la température et de l’humidité. Ces inquiétudes sont relatives à : l’hétérogénéité des méthodes de recyclage utilisées et à l'absence de connaissances par rapport à l’impact potentiel sur la santé animale, au pouvoir d'absorption, à la qualité du produit, à la qualité de l'air, aux caractéristiques agronomiques de la phase liquide, aux impacts du climat sur le processus de compostage en tas et le potentiel de croissance des microbes dans cette litière en condition d’étable et aux risques sur la santé animale et humaine. De plus, une émergence simultanée et en progression de cas humains et animaux d’une nouvelle souche de bactéries (Salmonella Dublin) a été observé au Québec depuis 2011. Cette bactérie est résistante aux antibiotiques. Des cas de contamination par cette bactérie sont apparus aux États-Unis dans les étables laitières utilisant de la litière recyclée de lisier. Via l’étude de six fermes de l'état de New York, Harrison et al. (2008) ont conclu que l’hétérogénéité des méthodes de recyclage des litières a une incidence tant sur la présence de bactéries pathogènes (nature, concentrations), les performances zootechniques, que sur les retombées économiques. À titre d’exemple, ces dernières sont influencées par le type de séparateur et de conditionnement (ex. : compostage ou pas), les saisons, l'apport de fèces fraîches, le stade du cycle de production de l’animal, etc. Le faible nombre de fermes et les nombreux facteurs d’influence ne permettent toutefois pas de tirer des conclusions et des recommandations claires. De plus, l’étude de Harrison et al. (2008), faite dans un contexte très différent du Québec, ne s’est pas intéressée aux effets de la litière recyclée sur la santé humaine et ni à la perception sociale et n'aborde aucunement le volet agronomique. 

Objectifs :

  • Déterminer et optimiser la meilleure stratégie de gestion des litières recyclées;
  • Évaluer les facteurs techniques et socio-économiques déterminants dans l’adoption d’une nouvelle méthodologie en matière de litière de fumier recyclée;
  • Rédiger et valider un guide de production et d’utilisation des litières recyclées (transfert des connaissances).

Afin que les résultats de cette étude soient applicables, une phase expérimentale sera réalisée dans les fermes laitières du CRSAD et une phase de validation sera réalisée sur un site commercial utilisant déjà la litière recyclée. Les résultats de la présente étude permettront donc d'identifier les points critiques à l’utilisation de litière recyclée et des recommandations pourront être faites en regard des pratiques, des technologies et des modes de gestion à favoriser. L’étude répondra au besoin de la production laitière canadienne en la dotant d'outils pour améliorer la performance environnementale sans nuire à la performance économique des entreprises, voire en améliorant celle-ci.

Participants

Publication(s)

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